
Et l'ennui n'aide pas vraiment à la canaliser...
Car il faut savoir s'armer de patience, beaucoup de patience
Ensuite, il faut accepter sa propre vulnérabilité et s'en remettre complètement aux médecins et à l'équipe soignante,
leur faire aveuglément confiance
(vous comptez vraiment m'ouvrir avec ça???)
D'ailleurs on signe même un contrat
Consentement éclairé du patient que ça s'appelle !!!
(Rappelons que selon un principe général d’ordre public, l’acte médical étant par nature constitutif d’atteinte à l’intégrité corporelle du patient...)
dans lequel on accepte de se soumettre sans sourciller au protocole de soins

A tout moment quelqu'un peut entrer dans la chambre et vous demander d'exhiber une partie de votre anatomie et de soulever votre chemise de nuit, vous n'avez pas le choix, vous avez signé rappelez-vous...
Et ça commence avec l'épilation intégrale
« Mais je vous assure mademoiselle que je n'ai plus de poils
- tsssss laissez-moi vérifier... »
Du coup, on se retrouve dans la position passablement embarrassante, où le slip baissé sur les chevilles, on se laisse inspecter minutieusement l'entre-jambe à la recherche du poil oublié. Je m'attendais presque à recevoir une tape sur les fesses et qu'elle me dise «gentille ...»



Et en parlant d'humiliation... que dire du bassin de lit, pisser avec une obligation de résultat ce n'est déjà pas évident, mais couchée en plus...pas très glamour tout ça !!! Et j'ai évité le pire...pas eu besoin de lavement... ouf !
Question purement SM, c'est pas mal aussi... Ce n'est pas le moment de trembler à la vue d'une seringue, vous allez garder le baxter et l'aiguille plantée dans la main pendant minimum 2 jours, (mais bon, au moment où on vous la pose, vous êtes à moitié mort de froid parce presque nu depuis 10 mn dans une salle d'op' à 15° et passablement distrait par tout ce remue-ménage et tous ces appareils étranges (bip) autour de votre petite personne.) Si ce n'est pas du sadisme ça !

Et puis des contraintes de partout ! Le fil à la patte, enfin la perfusion qu'il faut emmener même aux toilettes, les barrières au lit...
Quant à la douleur, j'ai atteint des sommets ! J'ai allègrement surestimé mes capacités et mes limites, et j'ai du revoir ma résistance à la baisse...
Point de vue marques, ah là, j'avoue !!! j'ai été gâtée... Pas de photos pour la postérité, (le sépia ne rend pas bien les couleurs...) il suffit de savoir que je suis passée par toute la palette de couleurs partant du violet presque noir au jaune en passant par le vert, bleu et rose... Je me suis impressionnée toute seule !!!


NB : Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existants ne saurait être que fortuite
3 commentaires:
J'ai beaucoup aimé ce rapprochement bdsm/hospitalier!! Je n'avais jamais fait ce constat et cela m'a fait beaucoup sourire!!!
J'espère simplement que ce séjour en milieu hospitalier n'est plus qu'un...mauvais souvenir pour vous!!!!
Cordialement.
Coucou Siham... texte très très très intéressant. Oui le parallèle est troublant. J'y suis passée et je me rappelle de cette fureur et ce dégout qui m'avaient remué les tripes. Bon faut dire que j’étais pas tombée dans un "bon endroit" mais ça m'avait rendue folle de rage. Alors de voir que vous avez tourné ça en dérision, en BDSM et somme toute en plaisir, ça console, c 'est un sacré pied de nez!!! Bravo à vous 2, chapeau bas et merci!!!!
Merci couple02 et Léa pour vos gentils commentaires !
Il vaut mieux en rire qu’en pleurer n’est-ce pas ? Plaisanterie mise à part, j’ai été parfaitement bien soignée (encore heureux!), tout le personnel a été souriant, prévenant et respectueux, je n’ai rien à leur reprocher. Souvent l’humour et les pirouettes sont ma façon de réagir face aux émotions que j’ai du mal à gérer, (l’attaque est la meilleure défense…), mon imagination n’a fait que divaguer au gré des différentes situations
En fait, tout a commencé avec un massage… Suite à l’opération j’avais terriblement mal au dos, mais il m’était impossible de me mettre sur le ventre, alors je me suis appuyée sur le lit pour que mon cher et tendre me masse. Puis tout d’un coup nous nous sommes rendus compte de ce que nous pouvions donner comme impression à quelqu’un qui viendrait à entrer à ce moment là, tous les deux debout dos à la porte, ma chemise de nuit relevée bien au-dessus des reins, moi en train de soupirer d’aise…
Et je n’oublierai jamais le dernier soir avant ma libération euh sortie… Arborant un sourire tout ce qu’il y a de plus espiègle et facétieux, voilà mon chéri qui débarque, peinant à camoufler le trépied replié de l’appareil photo, installant tranquillement l’appareil pour une séance photo afin d’illustrer mes délires… Toute personne entrant à ce moment là aurait eu une drôle de surprise… Ce n’est que lors des dernières prises de vues, le trépied heureusement hors de vue, que quelqu’un est entré, j’ai du plonger précipitamment sous la couverture, pouffant de rire, bâillonnée par les tuyaux comme j’étais… « Bonsoir, tout va bien, besoin de rien ? -Non non, ça va merci… » mouhahahahahahahah
siham
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