Lundi matin, je vais voir mon chéri,
et je lui demande à brûle-pourpoint :
« Crois-tu que je pourrais avoir
un piercing sur le capuchon ? »
Passablement surpris, celui-ci me
répond : « Et pourquoi ne serait-ce pas possible ? »
« Tout simplement parce qu'il
faut déjà le trouver !!! »
Ben oui, sans capuchon, difficile de
faire un trou dedans... J'imaginais la scène : les jambes
écartées sur une table genre gynéco, évidemment à moitié nue,
un grand tatoué-clouté-masqué penché sur mon intimité cherchant
désespérément dans mes replis avec une loupe (en fin de compte, la
réalité n'est parfois pas très loin... la loupe en moins ?)
Et s'il me répondait après tout ça,
non vous êtes trop mal foutue ???
Surpris il y a de quoi l'être... Mon
clito et moi (capuchon compris) c'est une courte histoire... Je sais,
d'habitude on dit longue histoire, sauf que pour moi, elle est
courte, entendre récente. Comme si je n'étais pas née avec cet
organe, je ne l'ai découvert que tout récemment. Pour être
exacte, quelques années en arrière, c'était un no man's land, un
pas-touche-ou-je-mords, plus gênant qu'autre chose...Petit à petit,
j'ai apprivoisé la bête, effectivement le toucher direct me fait
bondir, mais indirectement, hummm... Puis le coup de foudre pour la
MI et je découvre enfin passé la quarantaine l'orgasme !
De là à percer le capuchon... il y a
un monde.. D'autant que samedi soir, j'affirmais haut et fort :
me percer le capuchon ? Moi ? Jamais ! (qui n'a jamais
changé d'avis...???)
Lorsque lundi matin j'en parle à mon
chéri, je suis déjà presque décidée... J'ai passé quelques
heures sur la toile en compagnie de mes amis google et youtube, et je
suis incollable sur la question ! Et surtout rassurée quant à
l'intégrité de mon minuscule bouton, c'est juste un mauvais moment
à passer... Ce qui me rassure pleinement, c'est que l'usage de la
pince n'est pas préconisé, contrairement aux autres piercings
génitaux. L'idée d'une pince posée sur le clito ou le capuchon
m'est absolument inenvisageable, d'où ma réaction jusque là.
D'où vient donc d'un coup cette
volonté-là sortie de nulle part de me faire poser un vertical
hood ?
J'avance un tas d'arguments qui en fait
n'en sont pas... en vrac : ça ne fait pas si mal ou juste une
seconde- je ne suis pas plus douillette qu'une autre- pas de marche
en canard les jours suivants- cicatrisation rapide- pas de longue
abstinence, encore que personnellement ce n'est pas grave- reprise
rapide de la natation- invisible- pas de soucis d'épilation ou de
rasage
Bien sûr, ce ne sont pas des raisons
pour sauter le pas, et honnêtement, je n'ai pas encore de réponse à
cette question, seulement quelques ébauches de réponse...
D'abord, et ça peut paraître bizarre
pour qui me connaît d'entendre ça de ma bouche, je trouve ça
joli... oui enfin, chez les autres, et autant que je puisse trouver
un sexe de femme joli... Évidemment je ne le verrai pas souvent
moi-même... Mais j'aime les bijoux, et un bijou à cet endroit là,
visible que de quelques privilégiés, l'idée est séduisante...
Une façon peut-être aussi d'assumer
cette partie de mon anatomie que je trouve beurk (à la fois dans le
sens esthétique et gluant), je suis toujours aussi mal à l'aise
face aux fluides corporels...
Un défi... Un auto-défi... Me prouver
que je suis capable de faire ça, malgré ma peur tenace d'être
estropiée, et surmonter mon malaise vis à vis du clito et du
capuchon ! Malaise que je confonds parfois avec douleur....
Assez semblable à une lame froide sur la langue, en exponentiel...
D'autres stimulations au contraire me font couler malgré moi, ça me
coûte de gros efforts de concentration pour contrôler ces fuites...
Ça peut sembler idiot, mais je le fais
aussi pour me rassurer, ou à l'inverse me conforter définitivement
dans l'idée que je suis mal fichue de ce côté là ! Vous me
direz une visite chez le gynécologue aurait pu faire l'affaire...
Mouais... Je me demande si ces gens savent seulement que ça existe ?
Depuis que la question me travaille, la seule chose qui a jamais
intéressé les gynéco qui m'ont auscultée, c'est de savoir si la
douleur était intolérable, sans jamais regarder de plus près... Ma
dernière en date, lorsque j'ai parlé de fontaine m'a regardé comme
si je venais de débouler d'un asile et m'a fait comprendre que la
discussion était close. C'est gai !
Et puis il y a une raison plus floue,
qui reste à développer, liée à mon impression de stagner... Je
suis en pleine remise en question, de mes principes, de mon
fonctionnement, de ma recherche...Les notions comme progresser
(faire progresser sa soumise je n'arrive pas à mettre un sens sur
ces mots), ou lâcher prise ont quelque chose de très vaporeux et
indéfinissable à mes yeux. Et pourtant, là, j'ai l'impression de
stagner... Question purement SM, je suis loin d'avoir fait le tour,
c'est certain, mais j'ai réalisé à peu près tous mes fantasmes à
ce niveau là, et hormis d'aller plus loin plus fort, ce qui n'est
pas forcément souhaitable, j'ai l'impression de faire bis et
repetita... D'un point de vue D/s, j'ai découvert des contrées
merveilleuses que je ne connaissais pas, que je n'imaginais pas
toucher du bout des doigts et qui pourtant encore me semblent parfois
inaccessibles. Lorsque je compare la siham du début et ce que je
suis maintenant, il est clair que je ne suis plus aussi timide, je
m'affirme (parfis un peu trop..) et je ne stresse plus autant... Le
regard des autres me pèse nettement moins, bien que physiquement je
ne m'assume toujours pas... De ce côté, je ne progresse pas :
je suis toujours hantée par la même peur du ridicule... Et du coup,
ça me freine pour beaucoup de choses, je ne parviens pas à lâcher
prise...
En écrivant ces lignes, je me rends
compte en fait que le piercing est à l'inverse une façon de
contrôler mon corps... Un lâcher prise face à la douleur
l'humiliation etc soit, mais sous contrôle...C'est moi qui ai décidé
cette transformation, toute petite certes, mais c'est mon choix, avec
un effet immédiat (contrairement au régime...). Avoir peur d'une
douleur et vaincre cette peur, simplement parce que moi je le veux.
Enfin bref, la question est à creuser,
mais ma décision est prise !
Et quand je suis décidée, rien ne
m'arrête... Sauf qu'on est lundi, et les perceurs, c'est comme les
coiffeurs...
Mardi aprem nous partons donc direction
Pertuis nous renseigner. Déjà savoir si mon machin microscopique
est trouable. Le patron me rassure, c'est excessivement rare qu'on ne
puisse pas percer un capuchon (évidemment il n'a pas vu le mien!) ,
et en cas tout simplement, on ne fait pas... Me dit que ça ne fait
pas mal (comment qu'il peut en être si sûr, autant que je sache, il
n'en n'a pas lui de clito? Si qu'il me répond, j'aime à dire que
j'ai un clito de 17 cm, comprendra qui voudra lol) Pas besoin de
rendez-vous, éventuellement un coup de fil pour prévenir la
stagiaire si ça ne me dérange pas (plus on est de fous plus on
rigole) Une course à faire, le coup de fil, c'est décidé on y
retourne, , sans rien dire aux gamins qui nous
voient partir en gloussant comme des ados.
On nous fait entrer dans une salle
carrelée avec plusieurs tables et chaises d'examens, tableaux aux
murs et paravents pour la discrétion, je me déshabille derrière
l'un deux... Enfin derrière... du point de vue boutique c'est
derrière ! Comme toujours quand je suis stressée et gênée,
je parle à tord et à travers pour masquer ma gêne et détourner
l'attention. Je suis invitée à monter sur la table centrale pendant
qu'ils mettent un masque et des gants, de suite ça devient plus
solennel... Je m'allonge, j'écarte les jambes avec appréhension, 3
paires d'yeux se penchent sur mon sexe... L'heure de vérité...
Mademoiselle la stagiaire me nettoie avec une solution, je me retiens
de bondir, effectivement ça semble petit mais faisable... ouf !
Je prends une grande inspiration, comme on apprend dans les cours
d'accouchement sans douleur, histoire de me détendre et de me
préparer à pire... Car déjà rien que ces attouchements pour
mesurer et préparer la chose me faisaient serrer les dents, et il
n'y a rien eu encore. Discussion entre le maître et l'élève de
savoir qui va procéder...Les outils sont prêts, le moment redouté
approche...je mets les mains sur les yeux, je ne veux pas voir, c'est
idiot je ne verrai rien de toute façon !!! je veux rentrer dans
ma bulle, les lumières bien que nécessaires sont agressives, tu me
donnes ta main à serrer. Je ne sais plus à quel moment je pars à
rire comme une folle, avant, après l'aiguille ? Un fou rire
comme on peut en avoir parfois rien qu'à cause des nerfs, de
l'angoisse, de la douleur, à cause du selfcontrol pour ne pas
bouger et risquer une blessure (moi ou les officiants...) Mais les
spasmes du rire n'aident pas pour placer le bijou, je vous avais
prévenus, c'est petit petit petit... il faut que je reprenne la
maîtrise, et c'est finalement là que je souffre le plus.. une
fraction de seconde et puis c'est fini, on tripote encore un peu
histoire de visser la boule et je suis libérée...
« Bienvenue au club ! »
Lorsque je descends de la table, une
sensation bien connue m'envahit ! Toute excitée par ma propre
audace, je l'ai vraiment fait !!!, je me sens libérée d'un
lourd fardeau, emplie d'une nouvelle force et plutôt fière !
Une rapide vérification du papier sur le « plan de travail »,
je suis plus que satisfaite, je n'ai même pas coulé !!!
Par contre, suite à la tension
mélangée à la nouvelle sensation, je n'ai pas arrêté de couler
toute la soirée, au début j'essayais de contrôler, contractant au
maximum clitoris et orteils (apparemment les orteils et le clitoris
sont intimement liés chez moi), de peur d'avoir mal, et trouvant ça
tout de même passablement ridicule de couler comme ça, pour trois
fois rien... puis je finis par me détendre, laissant les petits
jets de plaisir me surprendre, tantôt en me baissant, un coup en
m'asseyant, tantôt en me levant...
Un seul regret, et encore... Pas de MI
ce soir...
2 commentaires:
Ro j'ai raté ce texte avant qu'on se voit :(...
Je vois qu'on est toutes en pleine remise en question en ce moment :) !
Bisous
Lea
Ps: mais c'est qui MI????????????
C'est quoi plutôt... MI pour Machine Infernale... Je donne des petits surnoms à mes jouets préférés! Ainsi le magic wand d'hitachi est devenu la machine infernale pour son côté bruyant et pas très glamour mais d'une redoutable efficacité... ;)
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