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mercredi 6 juillet 2011

1 L’envoûtée : Tribute to 0

Journée chargée en ce dernier samedi de juin...Le matin tourisme en famille sur le plateau de Valensole, après une nuit torride en amoureux dans un charmant hôtel, après-midi fête de l’école et kermesse etc et soirée à l’envoûtée...

J’ai hésité avant de me décider à aller à cette soirée...La mauvaise nouvelle que nous redoutions m’avait émotionnellement déstabilisée, plus rien ne me semblait avoir d’importance au vu de ce qui nous attendait. Pas question d’aller à une soirée avec ma tronche défaite et le regard vide, pas envie d’attirer les regards apitoyés et d’entrer dans de grandes explications pénibles. Je ne savais pas si je serais capable de mettre de côté ma tristesse le temps d’une soirée, pour cela, ton soutien et la seule force de ma volonté n’y suffiraient pas...Pour oublier, repousser mes soucis dans un recoin de mon esprit, je savais que j’aurais besoin de sensations fortes, plus fortes pendant quelques instants que la douleur qui broie mon cœur et m’obsède.

Le sm comme une soupape de sécurité, c’est comme le sport, c’est une évidence pour moi...Là cependant, j’avais l’impression de verser dans le sm pathologique. Avoir mal physiquement pour ne plus souffrir mentalement...

M.André demandait dans son flyer aux maîtres désireux de participer de se faire connaître. Tu me demandes ce que je veux faire, je réponds que ça m’est égal (en fait je réponds je m’en fous, ce que tu prends mal...Mais mes mots contiennent plusieurs sens : je ne veux rien savoir et du moment que j’en oublie mon quotidien quelques minutes, je ferais n’importe quoi...)

Nous voilà donc partis pour Pélissane...pas en avance, c’est vrai, mais l’animation ne commence jamais à l’ouverture, et je n’étais pas pressée de faire des politesses d’usage « Vous allez bien ? –Ca va... » alors que ça n’allait pas...Pas de stress non plus, les lieux et les gens me sont très familiers maintenant, et puis il faut dire que, contrairement à mon habitude, j’étais dans un état d’indifférence totale quant à ce que les gens, connus ou inconnus, pouvaient bien penser de moi...

L’apéritif est prévu sur la terrasse...ouf, car à l’intérieur il fait une de ces chaleurs...Bon, ça me permet de garder mes lunettes de soleil, ça fait très incognito (ou œil au beurre noir ?), ainsi je peux cacher mes yeux tristes. M.André lance l’animation. Chaque soumis(e), voilé(e) et yeux bandés, les mains attachées dans le dos, est présenté(e) par son (sa) maître(sse) aux autres participants, puis mené(e) ) l’intérieur, afin de se mettre à genoux (sur un coussin), afin d’être livrée aux mains d’un(e) autre maître(sse), sans savoir de qui il s’agit.

Tu proposes que je reste debout, pour ne pas faire souffrir mes vieux genoux, ou au moins de me libérer les mains, afin que je puisse m’appuyer en avant pour me soulager, ce que je refuse...non, quitte à faire, je veux le faire comme tout le monde...orgueil ? Oui aussi, sûrement, mais pas seulement...besoin d’oublier ... me concentrer pour tenir...

                              

M.André nous parle, aux maître(sse)s comme au soumis(es), invoque l’arrivée d’O à Orly, son abandon, son don, demande aux uns de se faire plus hardis, aux autres de laisser parler leur plaisir...Je ne me souviens pas de ses mots exacts, mais ils trouvent écho en moi, je souris intérieurement... se laisser porter, au gré de la volonté d’un autre, oublier le temps, oublier le lieu, se laisser emmener dans un autre monde...

Pour finir, M.André orchestre une fessée collective, et demande à ce que l’on nous libère les mains...je suis bien soulagée de pouvoir enfin m’appuyer, et soulager un peu mes genoux, je sais que ça va être dur de me relever. Et en effet, il va me falloir autant de temps pour récupérer l’usage de mes jambes que de temps passé à genoux...Mais peu importe, je suis fière de moi, je l’ai fait et j’ai tenu, et j’ai passé un très agréable moment, même si je le paye. C’est justement ce que tu me reproches, d’être allé au bout, sachant par avance le mal que j’aurais à récupérer.

Après un verre, ou deux, tu m’emmènes dans la salle du fond, où tu m’attaches malgré mes protestations à l’encadrement en fer au mur, debout pour ne pas solliciter mes genoux. Il est vrai que pendant un temps, les contraintes m’ont aidées, me déculpabilisant par rapport au plaisir que je pouvais prendre à être malmenée. C’est presque trop facile... Au contraire, maintenant, je revendique ce choix, j’aime cette gymnastique mentale qui consiste à assumer mes envies et mon plaisir, sans me réfugier derrière des contraintes.

Bien que ce soit plus facile en étant attachée, je ne parviens pas à me libérer de mon quotidien. Je suis trop consciente que c’est toi qui officie, trop consciente du chagrin et des peurs que nous partageons. Je ressens ton envie de soulager ma douleur, de calmer mes angoisses, ton besoin de m’amener à oublier est presque palpable. Mais finalement, ça ne fait qu’augmenter ma tension intérieure, loin du soulagement que nous espérions, je sens monter en moi toute ma colère et ma frustration, et je hurle toute ma rage, générée par la retenue et la nervosité des derniers jours, à la limite de l’hystérie...Tu es perplexe, inquiet et passablement déçu : tu n’as pas frappé si fort pourtant ? Je supporte bien plus que cela d’habitude ? On parle de rentrer, que ce n’était pas une bonne idée de venir en fin de compte, puis nous décidons de rejoindre les autres, de boire un verre, nous calmer et on verrait après le repas...

Tu avais promis à Kassandra de t’occuper d’elle, et à entendre ses soupirs je crois que tu l’as très bien fait... « Mes bas sont trempés » dit-elle, « Tu sais que ça existe les bas éponge ? » rétorque M.Marc...et me voilà partie d’un fou rire, me libérant ainsi de toute ma tension...
                                      




On sort dîner sur la terrasse, au frais, je vais mieux, j’ai décidé que puisque je suis là pour ça, je vais m’amuser. Et laisser rien ni personne me gâcher ma soirée, pas même moi ! Histoire de m’occuper, je vais chercher à boire, je reviens les mains chargés de verres (en plastique) , un autre tenu entre les dents, et je m’agenouille presque (presque, car plus que ça je m’étale, ce qui serait certes spectaculaire mais totalement inefficace du point de vue service...)

Tu me demandes si je veux jouer, et si je veux que M.Marc s’occupe de moi. Je n’ai pas trop saisi comment l’idée t’es venue, ni si ce qui s’est dit entre vous, j’étais légèrement dans la lune... J’acquiesce, en effet, pourquoi pas ? Rien de tel que des expériences nouvelles pour me sortir de mon marasme intérieur...Je l’ai donc suivi au bord du jacusi, et, bien que je sois persuadée qu’il s’est retenu, M.Marc est parvenu à me tirer de ma torpeur, et j’ai apprécié et ses attentions et ses martinets. J’apprends par après que tu n’es pas à mes côtés, j’étais persuadée que tu nous suivais, pourtant, c’est toi qui mets fin au jeu, tu me sens incapable d’arrêter de moi-même. Il est vrai que lorsque je parviens à entrer dans ma bulle, j’y suis bien, je n’ai pas envie que ça s’arrête, je ne me rends pas trop compte ni du temps qui passe, ni de ce qui se passe autour de moi. Et que si j’ai plus mal que ma tolérance physique saurait l’accepter, c’est mon orgueil qui m’empêcherait de dire mon safe-word, au moins jusqu’à un certain point.
                                                                    
Nous ressortons sur la terrasse, où tu entames une discussion sur les fouets avec M.Rphdom. Appuyée sur le bar, je te sers pour une démonstration de ton fouet, d’habitude je le crains un peu celui-là, mais là, je n’ai pas peur, prête à tout pour m’amuser, tu n’es pas un sauvage non plus...puis tu essayes une sorte de fouet à bande large que te prête ton interlocuteur, comme je suis bien chauffée, et plus près de l’euphorie que de l’apathie de tout à l’heure, c’est un vrai régal de sentir claquer les jouets euh... fouets.
                                                   

Assise à côté de Kassandra, j’écoute M.André parler de son nouveau fouet, qui n’a jamais servi... « Jamais servi ? Pas normal ça !!! », et je pousse Kassandra du coude, « On attend quoi pour l’essayer toutes les deux ? –Allons-y... » Tour à tour, M.André fait claquer son fouet sur notre dos et nos fesses...J’aime sentir la morsure devenir chaleur pour ensuite peu à peu diffuser ses endorphines, la surprise sous certains coups qui coupe presque la respiration, pour laisser place à non pas une anesthésie, mais au contraire, une sorte de hyper conscience de mes ressentis... Après c’est au tour de Fleur et Yvanha d’expérimenter le nouveau fouet. Après je rejoue un peu avec toi, fouet toujours, et pour terminer avec M.Baal et ses martinets.

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